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jeudi 3 octobre 2013

Citations de La Première Chose Qu'on Regarde de Grégoire Delacourt

Couverture La Première Chose Que L'on Regarde de Grégoire Delacourt

Citations à ne pas lire si vous n'avez pas lu le livre. J'ai mis ici toutes les citations qui m'ont plus dans ce livre et donc des citations qui peuvent révéler le dénouement de cette histoire.

Arthur Dreyfuss aimait les gros seins.
Il s'était d'ailleurs demandé, si d'aventure il avait été une fille, et parce que sa mère les avait eus légers, sa grand-mère lourds, du moins dans le souvenir des étreintes asphyxiantes, s'il les aurait eus gros ou petits.
Il trouvait qu'une poitrine conséquente obligeait à une démarche plus cambrée, plus féminine, et c'est la grâce de ces silhouettes en délicat équilibre qui l'enchantait; le bouleversait parfois. Ava Gardner dans La Comtesse aux pieds nus, Jessica Rabbit dans Qui veut la peau de Roger Rabbit. Et tant d'autres. Ces images le rendaient béat et rougissant. La poitrine impressionnait, appelait soudain au silence, forçait le respect. Il n'était pas d'homme sur cette terre qui ne redevenait alors petit garçon.
(Chapitre 1)

Le jour où commence ce livre, on frappa à sa porte.
Arthur Dreyfuss regardait un épisode des Soprano (saison 3, épisode 7: "Oncle Junior se fait opérer d'un cancer à l'estomac"). Il fit un bond. Cria: c'est qui? On frappa à nouveau. Alors il alla ouvrir. Et n'en crut pas ses yeux.
Devant lui se tenait Scarlett Johansson.
(Chapitre 1)


Fils unique jusqu'en 1994, où arrive Dreyfuss Noiya. Noiya, qui signifie Beauté de Dieu.
Et à nouveau fils unique en 1996 quand Inke, de vigoureux doberman d'un voisin, confond la Beauté de Dieu avec l'appel de sa pâtée. Le visage et la main droite ingérée de la petite sortent de l'autre côté en crottes de canis lupus familiaris, abandonnées dans l'ombre tiède de la roue d'un Grand Scenic. La communauté apporte son soutien à la famille bouleversée. Arthur Dreyfuss enfant ne pleure pas parce que ses larmes font couler celles de sa mère; lui font dire des horreurs sur le monde, la prétendue beauté des choses et l'abominable cruauté de Dieu. L'enfant à nouveau unique garde sa douleur en lui, comme des billes au fond d'une poche; des petits morceaux de verre.
(Chapitre 2)

Arthur Dreyfuss pleure parfois le soir dans sa chambre lorsqu'il entend la voix triste et rauque d'Edith Piaf dans la cuisine et qu'il devine les ténèbres de sa mère. Il n'ose pas lui dire qu'il a peur de la perdre à son tour, peur de se retrouver seul. Il ne sait pas lui dire qu'il l'aime, c'est tellement difficile.
(Chapitre 2)

Il n'y eut aucun mot qu'il ne comprit pas mais leur ordonnancement l'émerveilla au plus haut point. Il eut alors un sentiment confus selon lequel des mots qu'il connaissait, emperlés d'une certaine manière, étaient capables de modifier la perception du monde. Saluer la grâce ordinaire, par exemple. Ennoblir la simplicité.
Il goûta d'autres assemblages merveilleux de mots au fil des pages, au fils des mois, et pensa qu'ils étaient des cadeaux pour apprivoiser l'extraordinaire, si d'aventure il frappait un jour à votre porte.
(Chapitre 4)

Mais les femmes possèdent ce don de pouvoir repêcher les hommes, de les porter haut dans leurs bras; de les rassurer sur eux-mêmes.
(Chapitre 4)

Il savait bien de quoi parlait PP. L'impossible. Ce rêve. Le mythe de la pute, que tous les hommes du monde convoitent et qui le choisit soudain, lui; celle qui renonce à tous les autres: trois milliards et demi au bas mot.
Grace Kelly avait préféré le prince Rainier au comte Oleg Cassini, à Jack Kennedy (le couturier), à Bing Crosby, à Cary Grant, à Jean Pierre Aumont, à Clark Gable, à Frank Sinatra, à Tony Curtis, à David Niven, à Ricardo Boccelli, à Anthony Havelock-Allan, à tant d'autres; elle avait fait du débonnaire Rainier un type différent, un type unique au monde.
Elle en avait fait un dieu.
(Chapitre 9)

Mais Arthur Dreyfuss savait qu'il n'y était pas encore. Deux étages et une salle de bains le séparaient de Jeanine Foucamprez la nuit; trente-neuf marches qu'il serait, pressentait-il, difficile de gravir, parce que Jeanine Foucamprez vivait un méchant conte de fées où l'on ne sait plus qui trompe qui du corps ou du désir et qu'au matin, dans ce genre de cruauté, les princes n'ont pas le génie du baiser qui ressuscite, qui ramène la paix, l'envie de vivre et la douceur des choses. Ce sont des matins féroces. Il faut beaucoup de temps aux princesses blessées.
(Chapitre 12)

C'est en repartant vers le minibus que je t'ai vu. Tes mains toutes noires. Ta salopette sale. J'ai pensé à Marlon Brando dans un film avec des motos. Tu réparais le vélo d'une petite fille qui pleurait. Tu étais beau. Et fier. Le phare de son vélo s'est rallumé. Son sourire aussi, à la petite fille. Et ça m'a tuée. Ce sourire d'elle.
Arthur Dreyfuss eut soudain la bouche sèche. Bien qu'il ne connût pas encore les mots de l'amour (même Follain était très prudent avec eux), il eut le sentiment d'en avoir entendu, là, à cet instant, des mots pour lui seul, sortis comme des baisers d'entre les lèvres merveilleuses; des lèvres qui pouvaient être celles de l'affolante Scarlett Johansson, avec tout ce qu'on lui connaît d'appétissant et de moelleux et sur lequel il n'est pas nécessaire de revenir en détail.
(Chapitre 12)

Dehors il faisait nuit depuis bien longtemps, la lune dévoilait les zones d'ombres du monde, mais ils ne se sentaient pas fatigués. Les nouvelles rencontres, en tout cas celles qui semblent importantes, font toujours cet effet: on n'a pas sommeil, on voudrait ne plus jamais dormir, se raconter sa vie, toute sa vie, partager les chansons qu'on aime, les livres qu'on a lus; l'enfance perdue, les désillusions et cet espoir, enfin; on voudrait s'être toujours connus pour s'embrasser, s'aimer en connaissance de cause, en confiance, et se réveiller au matin en ayant l'impression d'être ensemble depuis toujours et pour toujours; sans la peine amère de l'aube.
(Chapitre 14)

Elle était une chimère. Dans des cliniques en étage, des lames de 10 incisaient d'autres visages pour copier le sien. Des bistouris taillaient, découpaient dans des corps, pour les refaçonner à son image, gros seins, taille fine. Jeanine Foucamprez faisait le malheur des hommes qui ne la possédaient pas; des femmes qui ne lui ressemblaient pas.
Le grand bal des apparences.
(Chapitre 16)

J'ai eu droit aux vulgaires, Arthur. Aux empressés, aux maladroits, aux beaux, aux très très beaux même. Aux vieux, aux mesquins, aux ordures et aux gluants. Ils ont tous essayé. Avec des fleurs, du chocolat, des ficelles picardes, de l'argent. Beaucoup d'argent même. Comme des injures. Qu'est-ce qu'ils doivent souffrir. Un diamant une fois. Mais sans la demande en mariage. Juste un appart plus tard. Comme une traînée. Une Fiat 500 aussi, intérieur cuir. Ah les mecs. Et je pouvais choisir la couleur. Mais je n'ai jamais rencontré de gentil. De vrai gentil. Tu es le premier Arthur. Et la gentillesse ça bouleverser les filles parce que c'est quelque chose qui ne demande rien en retour.
(Chapitre 18)

De l'essence ou de la chair, où est la vérité. Les images se bousculent dans sa tête. Il imagine un corps comme un manteau. On s'en débarrasserait, on pourrait le pendre, l'abandonner à une patère lorsqu'il ne convient plus. En choisir un autre, qui vous va mieux, qui révèle plus précisément, plus élégamment la silhouette de votre âme. La taille de votre coeur. Mais cela n'existe pas; au lieu de l'apprivoiser, de lui apprendre un nouveau vocabulaire, des nouveaux gestes, on taille dedans. On coupe à grandes lames, on rapièce, on recoud. On dénature. Le manteau ne ressemble plus à rien; un chiffon, une lamentable peau de chamois. Tant de femmes effrénées rêvent de ressembler à autre chose. A elles-mêmes peut-être, à elles-mêmes en mieux. Mais le chagrin et le mensonge sont toujours là. Ils ne vous quittent jamais.
(Chapitre 22)

Tu ne connais pas la disgrâce des laides qui se savent belles et que le mépris tue, regard après regard, à chaque instant, à tout petit feu. Tu ne connais pas la pesanteur des corps épais qui se sentent oiseaux. Plumes. Parfums. On devrait être vu comme on se voit: dans la bienveillance de notre estime de soi.
(Chapitre 22)

Ils se regardaient en silence; Arthur Dreyfuss se demanda pourquoi, dans la vraie vie, il n'y avait pas soudain de la musique, comme au cinéma; de la musique qui emporterait tout, les sentiments, les réticences, les pudeurs; et si là, maintenant, dans la cafétéria de l'hôpital, il y avait eu celle d'Un été 42 par exemple (Michel Legrand), Poland (Olafur Arnalds) ou un bon vieux Leonard Cohen, il aurait pu être emporté à son tour et oser braver les mots, lui dire je t'aime, et elle aurait pris sa main et l'aurait embrassée et elle aurait les yeux brillants et aurait chuchoté, pleine de trac, tu es sûr? tu es sûr que c'est moi? et il aurait poursuivi, oui, oui je suis sûr, je t'aime Elizabeth Taylor, pour out ce que tu as dit tout à l'heure à ma mère, je t'aime Jeanine Foucamprez pour tout ce que tu es, pour ta douceur, tes peurs et ta beauté. Je t'aime Jeanine.
(Chapitre 27)

Il comprend qu'on n'est jamais aimé pour soi mais pour ce qu'on comble chez l'autre. On est ce qui manque aux autres.
(Chapitre 44)

Lien vers ma critique du livre

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