Citations à ne pas lire si vous n'avez pas lu le livre. J'ai mis ici
toutes les citations qui m'ont plus dans ce livre et donc des citations
qui peuvent révéler le dénouement de cette histoire.
La vérité, comme les animaux sauvages, est trop puissant pour rester enfermée dans une cage.
Extrait du Manifeste de la faction des Sincères
- Mon travail consistait à surveiller le système de sécurité dans la salle de contrôle des Audacieux, explique Tobias. On ne change les codes que deux fois par an.
- Un vrai coup de chance, fait Caleb en lui glissant un regard soupçonneux.
- La chance n'a rien à voir là-dedans. J'ai choisi ce travail pour être sûr de pouvoir sortir.
(Chapitre Un)
Je le fixe un instant avant de me tourner vers Tobias. Il s'est un peu détendu, mais garde les yeux rivés sur son assiette. Ca me glace qu'il réagisse de cette manière en présence de son père. Personne, pas même Jeanine, ne fait trembler Tobias.
(Chapitre Quatre)
Je me rapproche de Tobias, ne sachant trop comment le réconforter sans risquer d'aggraver les choses. Serrant ma pomme dans une main, je glisse l'autre sous la table pour prendre la sienne.
(Chapitre Quatre)
- Et si je vous aidais? suggéré-je.
La lèvre supérieure de Marcus se retrousse dans une moue dédaigneuse.
- Tu n'as pas idée de l'absurdité de ta proposition, réplique-t-il en crachant les mots. Si tu as réussi à arrêter la simulation des Erudits, c'était par pure chance, cela n'avait rien à voir avec le talent. Si tu parvenais à te rendre encore utile ne serait-ce qu'une fois, je crois que j'en aurais une attaque.
Voilà le Marcus que Tobias connaît. Celui qui sait frapper là où ça fait le plus mal. Tout mon corps frémit de colère.
- Tobias a raison, grondé-je. Vous n'êtes qu'un tas d'immondices, arrogant et menteur.
(Chapitre Cinq)
- Quand les Audacieux arrivent à un certain degré de dégradation physique, m'explique-t-il, on leur demande de partir. D'une manière ou d'une autre.
- C'est à dire?
Mon coeur bat plus fort, comme s'il connaissait déjà la réponse que mon esprit refuse d'admettre.
- Disons que certains préfèrent la mort à une vie sans faction.
(Chapitre Neuf)
- Et c'est pour faire ça que tu comptes sur mon aide? Renverser un gouvernement corrompu pour mettre en place un genre de tyrannie des sans-factions? Tu rêves.
- Qui parle de tyrannie? Nous voulons établir une société nouvelle. Une société sans factions.
J'ai la bouche sèche. Sans factions? Un monde dans lequel personne ne saurait qui il est ni où est sa place? Je n'arrive même pas à le concevoir. Je n'imagine que le chaos et l'isolement.
(Chapitre Neuf)
- Ma chère petite, me rétorque-t-elle, je suis de sa famille. Je suis un élément permanent de sa vie. Tu n'es que temporaire.
- Ouais. Sa mère l'a abandonné et son père le battait. Avec une famille pareille, comment pourrait-il renier les liens du sang?
(Chapitre Dix)
Quand les Audacieux ma ramènent dans la cellule de détention, je m'attarde près de la porte. Tobias a la même allure que le jour de notre première rencontre: tee-shirt noir, cheveux courts, expression grave. Avant, le simple fait de le voir m'emplissait d'une excitation fébrile. Je me rappelle le moment où je lui ai pris la main devant le salle d'entraînement, et celui où on s'est assis ensemble sur les rochers près du gouffre. Et je donnerais cher pour retrouver ces instants-là.
(Chapitre Onze)
- Alors, Tobias Eaton, quel est ton plus grand regret?
Je l'observe, en m'arrêtant sur tous les détails qui me touchent chez lui, de ses baskets élimées jusqu'à ses longs doigts en passant par la barre rectiligne de ses sourcils.
- Je regrette...
Il incline la tête, soupire.
- Je regrette mon choix.
- Quel choix?
- Celui des Audacieux. Je suis né pour être un Altruiste. J'avais décidé de quitter les Audacieux pour rejoindre les sans-factions. Et puis, je l'ai rencontrée, elle, et... je me suis dit que je devais peut-être approfondir ma réflexion.
"Elle".
L'espace d'un instant, j'ai l'impression de voir un inconnu dans la peau de Tobias, quelqu'un dont la vie n'est pas aussi simple que je le croyais. Il voulait quitter les Audacieux et il est resté à cause de moi. Il ne me l'a jamais dit.
(Chapitre Douze)
- Je n'étais pas assez bien pour les Altruistes. Et je voulais être libre. Alors j'ai choisi les Audacieux.
- Pourquoi n'étais-tu pas assez bien?
- Parce que j'étais égoïste.
- Tu étais égoïste? Tu ne l'es plus?
- Bien sûr que si. Ma mère disait que tout le monde l'est. Mais je suis devenue moins égoïste chez les Audacieux. J'ai découvert qu'il y avait des gens pour lesquels j'étais prête à me battre. Prête à mourir, même.
(Chapitre Douze)
Les Sincères louent les vertus de la vérité, mais ils ne parlent jamais de son prix.
(Chapitre Treize)
- Je voudrais juste que tu aies suffisamment confiance en moi pour me parler de ce genre de choses.
"J'ai confiance en toi", ai-je envie de lui répondre. Mais ce n'est pas vrai. Je ne l'ai pas cru capable de continuer à m'aimer s'il apprenait les choses terribles que j'avais commises. Je doute que quiconque en soit capable. Pas plus lui qu'un autre. Mais ce n'est pas son problème; c'est le mien.
(Chapitre Treize)
- Enfin, Quatre! aboyé-je. Tu veux rester libre de me parler quand ça te convient, mais moi, je devrais tout te déballer tout de suite? Tu ne vois pas à quel point c'est stupide?
- Pour commencer, ne me jette pas mon surnom à la figure comme si c'était une arme contre moi, réplique-t-il en pointant l'index sur ma poitrine. Ensuite, je ne projette pas de rejoindre les sans-faction. C'était juste une option. Si j'avais pris une décision, je t'en aurais fait part. Troisièmement, ce serait différent si tu avais envisagé de me parler de Will à un moment ou à un autre; mais ce n'est clairement pas le cas.
(Chapitre Treize)
Je ne peux pas lui dire que j'ai besoin de lui. Je ne peux pas avoir besoin de lui, point final. Ou plus précisément, on ne peut pas avoir besoin l'un de l'autre, parce qu'on ne peut pas avoir savoir combien de temps on va tenir l'un comme l'autre dans cette guerre.
(Chapitre Treize)
Quoi qu'on fasse pour apprendre à quelqu'un à être courageux, on ne sait jamais s'il l'est vraiment tant qu'il n'est pas confronté aux événements.
(Chapitre Quatorze)
Je décide de faire ce que je fais toujours quand je ne comprends pas ce qui se passe: j'imite les autres.
(Chapitre Quinze)
Et qu'est-ce que je compte obtenir en plongeant au milieu d'une armée de traîtres Audacieux?
Au fond de moi, je connais la réponse: c'est de la témérité. Le plus probable est que je n'obtiendrais rien. Le plus probable est que je mourrai.
Et, plus dérangeant encore: je m'en moque.
(Chapitre Quinze)
Seuls les garçons qui ont le privilège de la beauté depuis leur plus jeune âge ont cette arrogance dans le sourire.
Pas comme Tobias, qui a l'air presque timide lorsqu'il sourit, comme s'il s'étonnait qu'on prenne même la peine de le regarder.
(Chapitre Dix-Sept)
- Cela aurait été mieux si tu avais pu rester chez les Fraternels, poursuit-il. Tu aurais dû te tenir à l'écart de tout ça.
- Je ne suis pas d'accord. Tu prétends savoir ce qui est le mieux pour moi? Qu'est-ce que tu en sais? Je devenais dingue chez les Fraternels. Ici, je me sens enfin... saine d'esprit.
- Ce qui est curieux, dans la mesure où tu te comportes comme une psychopathe, commente-t-il. Ce n'est pas du courage de choisir la position dans laquelle tu t'es mise hier. C'est pire qu'idiot - c'est suicidaire. Tu n'as donc aucune considération pour ta propre vie?
(Chapitre Dix-Sept)
Je ne voudrais pas qu'ils s'inquiètent!
Je hausse un sourcil.
- Je ne savais pas que Susan avait changé son nom en "ils".
(Chapitre Dix-Sept)
- Alors quoi, Tris? Ca fait huit jours que tu te fiches de ce que je dis ou de ce que je fais; qu'est-ce qui a changé, tout à coup?
Sa voix est brutale, et pourrait bien être ce qui va me casser.
Il me fait presque peur. Je n'ai jamais su comment réagir à cette facette imprévisible de son caractère, et elle est là, qui bouillonne sous la surface de ses actes, tout comme ma facette cruelle sous-tend les miens. On porte tous les deux la guerre en nous. Parfois, c'est ce qui nous maintient en vie. Parfois, c'est ce qui menace de nous détruire.
(Chapitre Vingt)
- Je renonce à comprendre ce qui se passe dans ta tête, me dit-il. Mais si tu continues à risquer ta vie en dépit du bon sens...
- Ce n'est pas le cas, protesté-je. J'essaie d'être dans le don de soi, comme mes parents l'ont été, comme...
- Tu n'es pas tes parents. Tu es une gamine de seize ans...
- Qu'est-ce qui t'autorise à... grondé-je entre mes dents.
- ... qui ne comprend pas que la valeur d'un sacrifice réside dans sa nécessité, et qu'il ne se réduit pas à jeter sa vie par la fenêtre! Si tu recommences, toi et moi, c'est fini.
(Chapitre Vingt-Deux)
- J'aime Tris la Divergente, celle qui prend ses décisions sans se soucier de loyauté envers une faction, l'Audacieuse qui n'est pas une caricature. Mais la Tris qui s'obstine à se détruire... je ne peux pas l'aimer.
(Chapitre Vingt-Deux)
Comment se peut-il que seule la moitié des membres de notre petite bande soit encore en vie?
Je me sens responsable de ce ravage. Mon pardon aurait sauvé Al, mais je le lui ai refusé. Ma présence d'esprit aurait pu épargné Will, mais elle m'a fait défaut.
(Chapitre Vingt-Cinq)
Il remonte mon jean sur ma jambe. Ses doigts laissent un sillage de fraîcheur sur ma peau, invisible à l'oeil, qui me donne envie d'empoigner sa chemise et de l'attirer à moi pour l'embrasser; envie de me coller contre lui. Mais je ne peux pas, pas avec tous ces secrets qu'il y a entre nous et qui nous séparent.
(Chapitre Vingt-Cinq)
- En faisant ça, on risque de les faire basculer du toit. Reste près de la petite, au cas où.
"Elle est trop jeune pour mourir", étais-je sur le point d'ajouter. Mais je ne peux pas dire ça. Ca impliquerait que Marlene, par opposition, a l'âge pour ça.
(Chapitre Vingt-Cinq)
Elle recule d'un pas et je me jette en avant, mais pas sur elle. Non, pas sur Marlene qui, un jour, a défié Uriah de tirer sur une brioche qu'elle avait posée sur sa tête. Qui a collecté des vêtements pour que je puisse me changer. Qui m'a toujours, en toutes circonstances, accueillie avec un sourire. Non, pas sur Marlene.
Alors qu'elle saute du toit en même temps que la petite fille, je plonge sur Hector.
(Chapitre Vingt-Cinq)
J'ai un message pour les Divergents.
Je suis une Divergente.
Il ne s'agit pas d'une négociation.
Non, en effet.
C'est avertissement.
J'ai compris.
Ceci se reproduira...
Ca n'arrivera plus jamais.
... tous les deux jours, jusqu'à ce que l'un de vous se livre au siège des Erudits.
J'irai.
(Chapitre Vingt-Six)
En tant que Divergente, j'ai le pouvoir d'empêcher Jeanine de tuer l'un d'eux. La plupart espèrent sans doute que je vais me sacrifier. Ou sont terrifiés à l'idée que je ne le fasse pas.
Si on était chez les Altruistes, tous les Divergents seraient déjà partis se rendre.
(Chapitre Vingt-Sept)
- Et si tu te demandes pourquoi ils sont tous en troupeau à l'autre bout de la salle... Shauna a appris que j'étais un Divergent, ajoute Uriah d'une voix pâteuse. Elle a peur que ce soit contagieux.
- Ah.
- Ouais, elle est très bizarre avec moi aussi, précise Zeke avec un soupir. "Qu'est-ce qui te garantit que ton frère n'est pas un espion?" "Est-ce que tu le surveilles?" Je donnerais cher pour savoir qui lui a empoisonné le cerveau, histoire de lui coller mon poing dans la figure.
- Bonne nouvelle, l'info est gratuite, ironise Uriah. Sa mère est assise avec eux. T'as plus qu'à te lever pour aller la frapper.
(Chapitre Vingt-Sept)
Il s'assied et se penche vers moi, le bras sur le dossier de ma chaise. Je ne le regarderai pas - je refuse de le regarder.
Je le regarde.
Des yeux sombres - d'un ton singulier de bleu - dotés du pouvoir mystérieux de faire disparaître le reste de la cafétéria et de me réconforter, tout en me rappelant qu'il y a plus de distance entre nous que je ne le voudrais.
(Chapitre Vingt-Sept)
- C'est le moment que tu choisis pour jouer à l'Altruiste?
Sa voix emplit la chambre, faisant monter des frissons de peur dans la poitrine. Sa colère est brutale. Inquiétante.
- Après avoir répété en boucle que tu étais trop égoïste pour eux, voilà que tu te sens obligée de jouer les héroïnes, pile quand ça met ta vie en jeu? Qu'est-ce qui cloche chez toi?
- Je te retourne la question! Quelqu'un est mort! Marlene s'est jetée du haut d'une tour! Et moi, j'ai le moyen d'empêcher que ça se reproduise!
- Tu as trop d'importance pour... mourir comme ça.
Il secoue la tête en esquivant mon regard. Ses yeux papillonnent sur mon visage, sur le mur derrière moi, le plafond, se posent partout sauf sur les miens. La surprise m'a fait oublier ma colère.
- Je n'ai aucune importance, dis-je. Les autres se passeront très bien de moi.
- On s'en fout des autres! Et moi, alors?
Il baisse la tête en posant une main sur ses yeux. Ses doigts tremblent.
Puis il me rejoint en deux enjambées et pose sa bouche sur la mienne. En une seconde, ce contact a effacé les dernières semaines et je suis de nouveau la fille qui l'a embrassé pour la première fois, assise sur un rocher au-dessus du gouffre, les chevilles éclaboussées d'écume. Celle qui lui a pris la main dans le couloir simplement parce qu'elle en avait envie.
(Chapitre Vingt-Sept)
Si je suis là, c'était pour que personne d'autre n'ait à mourir. Pour protéger le plus de gens possible. Et à mes yeux, la vie de Tobias compte plus que celle de n'importe qui. Mais pourquoi suis-je ici, s'il y est aussi? Quel sens cela a-t-il?
(Chapitre Vingt-Neuf)
- Qu'est-ce que tu as fait? crié-je.
- Si tu meurs, je meurs aussi, me lance-t-il par-dessus son épaule. Je t'avais demandé de ne pas le faire. Tu as pris ta décision. Voilà les conséquences.
(Chapitre Vingt-Neuf)
- Je sais ce que tu as fait à Will, figure-toi. Alors ne te crois pas meilleure que moi. Toi et moi, on ne vaut pas mieux l'un que l'autre.
[...]
- Tu te trompes, objecté-je. On est peut-être mauvais tous les deux, mais il y a une énorme différence entre nous: je ne me satisfais pas de ce que je suis.
(Chapitre Trente Et Un)
- La peur, conclut-elle, est plus puissante que la douleur.
(Chapitre Trente Et Un)
L'arrogance est l'un des défauts des Erudits. Je le sais; j'y cède souvent.
Mais l'avidité en est un autre chez eux. Et c'est un défaut que je n'ai pas. J'ai un pied dedans, un pied dehors, comme toujours.
(Chapitre Trente Trois)
Je prends son menton entre mes doigts, j'attire ses lèvres sur les miennes, je l'embrasse lentement et je m'écarte avec un soupir.
- On ne peut pas sortir d'ici, dis-je. On est dans une simulation.
Il me relève en me tirant par la main droite. Le vrai Tobias se serait rappelé ma blessure à l'épaule.
- Quoi? fait-il avec mauvaise humeur. Tu ne crois pas que je le saurais si j'étais dans une simulation?
- Tu n'es pas dans une simulation. Tu es la simulation.
Et je lance en haussant la voix:
- Il vous reste des progrès à faire, Jeanine.
(Chapitre Trente-Trois)
- Qu'est-ce qui te met la puce à l'oreille? Explique-moi. Explique-moi ou je te tue.
Je me redresse lentement dans le fauteuil et je me lève en appuyant mon front contre le canon froid.
- Vous espérez vraiment que je vais vous le dire? Vous voulez me faire croire que vous allez me tuer avant d'avoir trouvé la réponse à cette question?
- Petite idiote! crache-t-elle. Tu t'imagines que tout ceci ne concerne que moi et ton cerveau de monstre? Il ne s'agit pas de toi. Il ne s'agit pas de moi. Il s'agit de protéger tous les gens de cette ville de ceux qui veulent les faire plonger dans l'enfer!
(Chapitre Trente-Trois)
- La douleur en me fera pas parler. Le sérum de vérité ne me fera pas parler. La simulation ne me fera pas parler. Je suis immunisée contre tout ça.
(Chapitre Trente-Trois)
A l'instant où je ferme les yeux, une image de mes parents apparaît en flottant dans ma tête. Un jour, alors que j'avais une douzaine d'années, je m'étais arrêtée à la porte de leur chambre tandis qu'ils faisaient leur lit. Mon père souriait à ma mère tandis qu'ils tiraient les draps et les ajustaient dans des gestes parfaitement synchrones. J'ai su, à sa manière de la regarder, qu'il avait encore plus d'estime pour elle qu'il n'en avait pour lui-même.
Il appréciait toute l'étendue de la bonté de ma mère, libéré de l'égoïsme ou de l'insécurité qui limitent si souvent notre vision. Peut-être un tel amour n'est-il possible que chez les Altruistes. Je l'ignore.
(Chapitre Trente-Quatre)
Alors, je sens monter en moi une seule, une unique pensée: "Je ne veux pas mourir."
Toutes les fois où Tobias s'est mis en colère parce que je mettais ma vie en danger, je ne l'ai pas pris au sérieux. Je pensais que je voulais retrouver mes parents et en finir avec tout ça. J'étais persuadée de vouloir imiter leur sacrifice. Mais non. Non, non.
Je sens le désir de vivre qui brûle, qui bouillonne en moi.
Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas!
(Chapitre Trente-Cinq)
Le sol est en métal plein à certains endroits, en grillage métallique à d'autres. Ca sent le feu et les déchets pourris.
- Tu n'iras pas te plaindre que je ne fais pas visiter des coins sympas, observe Peter.
- Je ne me le permettrais pas.
(Chapitre Trente-Six)
- Tu as ton arme? demande Peter à Tobias.
- Je l'ai laissé en haut, je pensais plutôt tirer par les narines.
- La ferme.
(Chapitre Trente-Six)
- T'es complètement malade, lui dit Tobias. Le monde ne marche pas comme ça, en comptant les points entre les gens.
Peter lève les sourcils.
- Ah non? Je ne sais pas dans quel monde tu vis, toi, mais dans le mien, les gens n'ont que deux raisons de faire un truc pour toi. Soit ils attendent quelque chose en retour, soit ils ont le sentiment qu'ils te le doivent.
- Il y a d'autres raisons d'aider les autres, objecté-je. On peut agir par amour. Bon, peut-être pas pour toi, mais...
Peter ricane doucement.
- C'est pile le genre de délire qu'on peut attendre d'une Pète-sec.
- Dans ce cas, reprend Tobias, on a intérêt à faire en sorte que tu nous doives toujours quelque chose, ou tu fileras vers le premier qui te proposera un meilleur marché.
- Ouais, confirme Peter. C'est assez bien résumé.
(Chapitre Trente-Six)
Il me paraît même plus grand et plus droit que d'habitude. Mais c'est peut-être justement une de ses caractéristiques: c'est quand il devrait être faible qu'il est le plus fort.
(Chapitre Trente-Six)
Ca fait un drôle d'effet dans une pièce qui contient en soi la totalité d'un souvenir. Cette pièce, c'est Tobias, seize ans, qui s'apprête à choisir les Audacieux pour échapper à son père.
(Chapitre Trente-Six)
- ... Dans ma famille, il n'y a que des morts ou des traîtres. Comment est-ce que je vais pouvoir...
Je n'arrive pas à formuler une pensée cohérente. Les sanglots envahissent ma tête et mon corps. Il me prend dans ses bras et l'eau du bain me mouille les jambes. Il me serra fort. J'écoute son coeur qui bat et, au bout d'un moment, ce rythme régulier parvient à me calmer.
- Je serai ta famille, me murmure-t-il.
- Je t'aime.
Je l'ai dit une fois, avant de me rendre au siège des Erudits, mais il dormait, alors. Je ne sais pas pourquoi je ne lui ai jamais dit à un moment où il pouvait l'entendre. J'avais peut-être peur de lui confier une choses aussi personnelle que mon attachement. Ou de ne pas savoir ce que c'était que d'aimer quelqu'un. Maintenant, je crois que le plus effrayant est d'avoir failli ne pas le dire avant qu'il ne soit trop tard. Avant qu'il ne soit trop tard pour moi.
Je lui appartiens et il m'appartient, et c'est comme ça depuis le début.
(Chapitre Trente-Six)
- Alors, pour en venir au truc dont personne ne parle, lance-t-il en faisant un geste dans ma direction. Tu as failli mourir, tu as été sauvée par une meringue perverse, et on se prépare tous à livrer combat aux côtés des sans-faction.
- Une meringue? répète Christina.
- C'est de l'argot d'Audacieux, rigole Lynn. C'est censé être la pire des insultes, sauf que plus personne ne l'utilise.
- Tellement elle est injurieuse, justement, confirme Uriah avec un hochement de tête.
- Tellement elle est débile, oui. Aucun Audacieux doté d'un minimum d'intelligence n'aurait l'idée de l'employer. "Meringue". T'as quoi, douze ans?
- Et demi.
(Chapitre Trente-Sept)
J'ai le sentiment de découvrir Tobias enfin tel qu'il est réellement, et non plus juste par rapport à moi. Mais alors, qu'est-ce que je sais vraiment de lui, si je ne connaissais pas cette facette-là?
(Chapitre Trente-Sept)
Ma mère m'a dit que je devais avoir du courage. Mais se serait-elle sacrifiée aussi facilement si elle avait su que sa mort me rendrait tellement vulnérable à la peur?
(Chapitre Quarante Et Un)
- Insurgé, reprend-il. Nom commun. Quelqu'un qui agit en opposition à l'autorité en place, sans qu'on puisse nécessairement l'assimiler à un belligérant.
(Chapitre Quarante Et Un)
- Je crois... commencé-je.
Je dois m'interrompre pour prendre une inspiration. Je ne l'ai pas convaincu. J'ai échoué, et ma prochaine phrase est sans doute la dernière qu'ils me laisseront dire avant de m'arrêter.
- Je crois que c'est toi qui mens, dis-je d'une voix tremblante. Tu prétends que tu m'aimes, que tu me fais confiance, tu soutiens que je suis plus perspicace que la moyenne des gens, et à la seconde où cette confiance, cet amour sont mis à l'épreuve, tout ça part en fumée.
Je pleure, maintenant, mais je n'ai pas honte de ma voix pâteuse ni des larmes qui luisent sur mes joues.
- Alors Tobias, c'est toi qui devais mentir en me disant tout ça... C'est toi, parce que je ne peux pas croire que ce prétendu amour puisse être aussi fragile.
Je fais un pas pour ne plus laisser entre nous que quelques centimètres et pour que les autres ne puissent plus m'entendre.
- Je suis toujours celle qui aurait préféré mourir plutôt que te tuer, ajouté-je en repensant à la simulation d'attaque, et à son coeur qui battait sous ma main. Je suis exactement celle que tu crois. Et je sais que cette information va tout changer. Elle va changer tout ce qu'on a fait et tout ce qu'on s'apprête à faire.
(Chapitre Quarante-Six)
J'ai découvert que les gens sont constitués de multiples couches de secrets. On croit les connaître, les comprendre, mais leurs motivations nous restent toujours cachées, enfouies au fond de leur coeur. On ne peut jamais savoir qui ils sont vraiment. Mais on peut parfois décider de leur faire confiance.
(Chapitre Quarante-Six)
Lien vers ma chronique de ce livre.
(Chapitre Treize)
- Enfin, Quatre! aboyé-je. Tu veux rester libre de me parler quand ça te convient, mais moi, je devrais tout te déballer tout de suite? Tu ne vois pas à quel point c'est stupide?
- Pour commencer, ne me jette pas mon surnom à la figure comme si c'était une arme contre moi, réplique-t-il en pointant l'index sur ma poitrine. Ensuite, je ne projette pas de rejoindre les sans-faction. C'était juste une option. Si j'avais pris une décision, je t'en aurais fait part. Troisièmement, ce serait différent si tu avais envisagé de me parler de Will à un moment ou à un autre; mais ce n'est clairement pas le cas.
(Chapitre Treize)
Je ne peux pas lui dire que j'ai besoin de lui. Je ne peux pas avoir besoin de lui, point final. Ou plus précisément, on ne peut pas avoir besoin l'un de l'autre, parce qu'on ne peut pas avoir savoir combien de temps on va tenir l'un comme l'autre dans cette guerre.
(Chapitre Treize)
Quoi qu'on fasse pour apprendre à quelqu'un à être courageux, on ne sait jamais s'il l'est vraiment tant qu'il n'est pas confronté aux événements.
(Chapitre Quatorze)
Je décide de faire ce que je fais toujours quand je ne comprends pas ce qui se passe: j'imite les autres.
(Chapitre Quinze)
Et qu'est-ce que je compte obtenir en plongeant au milieu d'une armée de traîtres Audacieux?
Au fond de moi, je connais la réponse: c'est de la témérité. Le plus probable est que je n'obtiendrais rien. Le plus probable est que je mourrai.
Et, plus dérangeant encore: je m'en moque.
(Chapitre Quinze)
Seuls les garçons qui ont le privilège de la beauté depuis leur plus jeune âge ont cette arrogance dans le sourire.
Pas comme Tobias, qui a l'air presque timide lorsqu'il sourit, comme s'il s'étonnait qu'on prenne même la peine de le regarder.
(Chapitre Dix-Sept)
- Cela aurait été mieux si tu avais pu rester chez les Fraternels, poursuit-il. Tu aurais dû te tenir à l'écart de tout ça.
- Je ne suis pas d'accord. Tu prétends savoir ce qui est le mieux pour moi? Qu'est-ce que tu en sais? Je devenais dingue chez les Fraternels. Ici, je me sens enfin... saine d'esprit.
- Ce qui est curieux, dans la mesure où tu te comportes comme une psychopathe, commente-t-il. Ce n'est pas du courage de choisir la position dans laquelle tu t'es mise hier. C'est pire qu'idiot - c'est suicidaire. Tu n'as donc aucune considération pour ta propre vie?
(Chapitre Dix-Sept)
Je ne voudrais pas qu'ils s'inquiètent!
Je hausse un sourcil.
- Je ne savais pas que Susan avait changé son nom en "ils".
(Chapitre Dix-Sept)
- Alors quoi, Tris? Ca fait huit jours que tu te fiches de ce que je dis ou de ce que je fais; qu'est-ce qui a changé, tout à coup?
Sa voix est brutale, et pourrait bien être ce qui va me casser.
Il me fait presque peur. Je n'ai jamais su comment réagir à cette facette imprévisible de son caractère, et elle est là, qui bouillonne sous la surface de ses actes, tout comme ma facette cruelle sous-tend les miens. On porte tous les deux la guerre en nous. Parfois, c'est ce qui nous maintient en vie. Parfois, c'est ce qui menace de nous détruire.
(Chapitre Vingt)
- Je renonce à comprendre ce qui se passe dans ta tête, me dit-il. Mais si tu continues à risquer ta vie en dépit du bon sens...
- Ce n'est pas le cas, protesté-je. J'essaie d'être dans le don de soi, comme mes parents l'ont été, comme...
- Tu n'es pas tes parents. Tu es une gamine de seize ans...
- Qu'est-ce qui t'autorise à... grondé-je entre mes dents.
- ... qui ne comprend pas que la valeur d'un sacrifice réside dans sa nécessité, et qu'il ne se réduit pas à jeter sa vie par la fenêtre! Si tu recommences, toi et moi, c'est fini.
(Chapitre Vingt-Deux)
- J'aime Tris la Divergente, celle qui prend ses décisions sans se soucier de loyauté envers une faction, l'Audacieuse qui n'est pas une caricature. Mais la Tris qui s'obstine à se détruire... je ne peux pas l'aimer.
(Chapitre Vingt-Deux)
Comment se peut-il que seule la moitié des membres de notre petite bande soit encore en vie?
Je me sens responsable de ce ravage. Mon pardon aurait sauvé Al, mais je le lui ai refusé. Ma présence d'esprit aurait pu épargné Will, mais elle m'a fait défaut.
(Chapitre Vingt-Cinq)
Il remonte mon jean sur ma jambe. Ses doigts laissent un sillage de fraîcheur sur ma peau, invisible à l'oeil, qui me donne envie d'empoigner sa chemise et de l'attirer à moi pour l'embrasser; envie de me coller contre lui. Mais je ne peux pas, pas avec tous ces secrets qu'il y a entre nous et qui nous séparent.
(Chapitre Vingt-Cinq)
- En faisant ça, on risque de les faire basculer du toit. Reste près de la petite, au cas où.
"Elle est trop jeune pour mourir", étais-je sur le point d'ajouter. Mais je ne peux pas dire ça. Ca impliquerait que Marlene, par opposition, a l'âge pour ça.
(Chapitre Vingt-Cinq)
Elle recule d'un pas et je me jette en avant, mais pas sur elle. Non, pas sur Marlene qui, un jour, a défié Uriah de tirer sur une brioche qu'elle avait posée sur sa tête. Qui a collecté des vêtements pour que je puisse me changer. Qui m'a toujours, en toutes circonstances, accueillie avec un sourire. Non, pas sur Marlene.
Alors qu'elle saute du toit en même temps que la petite fille, je plonge sur Hector.
(Chapitre Vingt-Cinq)
J'ai un message pour les Divergents.
Je suis une Divergente.
Il ne s'agit pas d'une négociation.
Non, en effet.
C'est avertissement.
J'ai compris.
Ceci se reproduira...
Ca n'arrivera plus jamais.
... tous les deux jours, jusqu'à ce que l'un de vous se livre au siège des Erudits.
J'irai.
(Chapitre Vingt-Six)
En tant que Divergente, j'ai le pouvoir d'empêcher Jeanine de tuer l'un d'eux. La plupart espèrent sans doute que je vais me sacrifier. Ou sont terrifiés à l'idée que je ne le fasse pas.
Si on était chez les Altruistes, tous les Divergents seraient déjà partis se rendre.
(Chapitre Vingt-Sept)
- Et si tu te demandes pourquoi ils sont tous en troupeau à l'autre bout de la salle... Shauna a appris que j'étais un Divergent, ajoute Uriah d'une voix pâteuse. Elle a peur que ce soit contagieux.
- Ah.
- Ouais, elle est très bizarre avec moi aussi, précise Zeke avec un soupir. "Qu'est-ce qui te garantit que ton frère n'est pas un espion?" "Est-ce que tu le surveilles?" Je donnerais cher pour savoir qui lui a empoisonné le cerveau, histoire de lui coller mon poing dans la figure.
- Bonne nouvelle, l'info est gratuite, ironise Uriah. Sa mère est assise avec eux. T'as plus qu'à te lever pour aller la frapper.
(Chapitre Vingt-Sept)
Il s'assied et se penche vers moi, le bras sur le dossier de ma chaise. Je ne le regarderai pas - je refuse de le regarder.
Je le regarde.
Des yeux sombres - d'un ton singulier de bleu - dotés du pouvoir mystérieux de faire disparaître le reste de la cafétéria et de me réconforter, tout en me rappelant qu'il y a plus de distance entre nous que je ne le voudrais.
(Chapitre Vingt-Sept)
- C'est le moment que tu choisis pour jouer à l'Altruiste?
Sa voix emplit la chambre, faisant monter des frissons de peur dans la poitrine. Sa colère est brutale. Inquiétante.
- Après avoir répété en boucle que tu étais trop égoïste pour eux, voilà que tu te sens obligée de jouer les héroïnes, pile quand ça met ta vie en jeu? Qu'est-ce qui cloche chez toi?
- Je te retourne la question! Quelqu'un est mort! Marlene s'est jetée du haut d'une tour! Et moi, j'ai le moyen d'empêcher que ça se reproduise!
- Tu as trop d'importance pour... mourir comme ça.
Il secoue la tête en esquivant mon regard. Ses yeux papillonnent sur mon visage, sur le mur derrière moi, le plafond, se posent partout sauf sur les miens. La surprise m'a fait oublier ma colère.
- Je n'ai aucune importance, dis-je. Les autres se passeront très bien de moi.
- On s'en fout des autres! Et moi, alors?
Il baisse la tête en posant une main sur ses yeux. Ses doigts tremblent.
Puis il me rejoint en deux enjambées et pose sa bouche sur la mienne. En une seconde, ce contact a effacé les dernières semaines et je suis de nouveau la fille qui l'a embrassé pour la première fois, assise sur un rocher au-dessus du gouffre, les chevilles éclaboussées d'écume. Celle qui lui a pris la main dans le couloir simplement parce qu'elle en avait envie.
(Chapitre Vingt-Sept)
Si je suis là, c'était pour que personne d'autre n'ait à mourir. Pour protéger le plus de gens possible. Et à mes yeux, la vie de Tobias compte plus que celle de n'importe qui. Mais pourquoi suis-je ici, s'il y est aussi? Quel sens cela a-t-il?
(Chapitre Vingt-Neuf)
- Qu'est-ce que tu as fait? crié-je.
- Si tu meurs, je meurs aussi, me lance-t-il par-dessus son épaule. Je t'avais demandé de ne pas le faire. Tu as pris ta décision. Voilà les conséquences.
(Chapitre Vingt-Neuf)
- Je sais ce que tu as fait à Will, figure-toi. Alors ne te crois pas meilleure que moi. Toi et moi, on ne vaut pas mieux l'un que l'autre.
[...]
- Tu te trompes, objecté-je. On est peut-être mauvais tous les deux, mais il y a une énorme différence entre nous: je ne me satisfais pas de ce que je suis.
(Chapitre Trente Et Un)
- La peur, conclut-elle, est plus puissante que la douleur.
(Chapitre Trente Et Un)
L'arrogance est l'un des défauts des Erudits. Je le sais; j'y cède souvent.
Mais l'avidité en est un autre chez eux. Et c'est un défaut que je n'ai pas. J'ai un pied dedans, un pied dehors, comme toujours.
(Chapitre Trente Trois)
Je prends son menton entre mes doigts, j'attire ses lèvres sur les miennes, je l'embrasse lentement et je m'écarte avec un soupir.
- On ne peut pas sortir d'ici, dis-je. On est dans une simulation.
Il me relève en me tirant par la main droite. Le vrai Tobias se serait rappelé ma blessure à l'épaule.
- Quoi? fait-il avec mauvaise humeur. Tu ne crois pas que je le saurais si j'étais dans une simulation?
- Tu n'es pas dans une simulation. Tu es la simulation.
Et je lance en haussant la voix:
- Il vous reste des progrès à faire, Jeanine.
(Chapitre Trente-Trois)
- Qu'est-ce qui te met la puce à l'oreille? Explique-moi. Explique-moi ou je te tue.
Je me redresse lentement dans le fauteuil et je me lève en appuyant mon front contre le canon froid.
- Vous espérez vraiment que je vais vous le dire? Vous voulez me faire croire que vous allez me tuer avant d'avoir trouvé la réponse à cette question?
- Petite idiote! crache-t-elle. Tu t'imagines que tout ceci ne concerne que moi et ton cerveau de monstre? Il ne s'agit pas de toi. Il ne s'agit pas de moi. Il s'agit de protéger tous les gens de cette ville de ceux qui veulent les faire plonger dans l'enfer!
(Chapitre Trente-Trois)
- La douleur en me fera pas parler. Le sérum de vérité ne me fera pas parler. La simulation ne me fera pas parler. Je suis immunisée contre tout ça.
(Chapitre Trente-Trois)
A l'instant où je ferme les yeux, une image de mes parents apparaît en flottant dans ma tête. Un jour, alors que j'avais une douzaine d'années, je m'étais arrêtée à la porte de leur chambre tandis qu'ils faisaient leur lit. Mon père souriait à ma mère tandis qu'ils tiraient les draps et les ajustaient dans des gestes parfaitement synchrones. J'ai su, à sa manière de la regarder, qu'il avait encore plus d'estime pour elle qu'il n'en avait pour lui-même.
Il appréciait toute l'étendue de la bonté de ma mère, libéré de l'égoïsme ou de l'insécurité qui limitent si souvent notre vision. Peut-être un tel amour n'est-il possible que chez les Altruistes. Je l'ignore.
(Chapitre Trente-Quatre)
Alors, je sens monter en moi une seule, une unique pensée: "Je ne veux pas mourir."
Toutes les fois où Tobias s'est mis en colère parce que je mettais ma vie en danger, je ne l'ai pas pris au sérieux. Je pensais que je voulais retrouver mes parents et en finir avec tout ça. J'étais persuadée de vouloir imiter leur sacrifice. Mais non. Non, non.
Je sens le désir de vivre qui brûle, qui bouillonne en moi.
Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas!
(Chapitre Trente-Cinq)
Le sol est en métal plein à certains endroits, en grillage métallique à d'autres. Ca sent le feu et les déchets pourris.
- Tu n'iras pas te plaindre que je ne fais pas visiter des coins sympas, observe Peter.
- Je ne me le permettrais pas.
(Chapitre Trente-Six)
- Tu as ton arme? demande Peter à Tobias.
- Je l'ai laissé en haut, je pensais plutôt tirer par les narines.
- La ferme.
(Chapitre Trente-Six)
- T'es complètement malade, lui dit Tobias. Le monde ne marche pas comme ça, en comptant les points entre les gens.
Peter lève les sourcils.
- Ah non? Je ne sais pas dans quel monde tu vis, toi, mais dans le mien, les gens n'ont que deux raisons de faire un truc pour toi. Soit ils attendent quelque chose en retour, soit ils ont le sentiment qu'ils te le doivent.
- Il y a d'autres raisons d'aider les autres, objecté-je. On peut agir par amour. Bon, peut-être pas pour toi, mais...
Peter ricane doucement.
- C'est pile le genre de délire qu'on peut attendre d'une Pète-sec.
- Dans ce cas, reprend Tobias, on a intérêt à faire en sorte que tu nous doives toujours quelque chose, ou tu fileras vers le premier qui te proposera un meilleur marché.
- Ouais, confirme Peter. C'est assez bien résumé.
(Chapitre Trente-Six)
Il me paraît même plus grand et plus droit que d'habitude. Mais c'est peut-être justement une de ses caractéristiques: c'est quand il devrait être faible qu'il est le plus fort.
(Chapitre Trente-Six)
Ca fait un drôle d'effet dans une pièce qui contient en soi la totalité d'un souvenir. Cette pièce, c'est Tobias, seize ans, qui s'apprête à choisir les Audacieux pour échapper à son père.
(Chapitre Trente-Six)
- ... Dans ma famille, il n'y a que des morts ou des traîtres. Comment est-ce que je vais pouvoir...
Je n'arrive pas à formuler une pensée cohérente. Les sanglots envahissent ma tête et mon corps. Il me prend dans ses bras et l'eau du bain me mouille les jambes. Il me serra fort. J'écoute son coeur qui bat et, au bout d'un moment, ce rythme régulier parvient à me calmer.
- Je serai ta famille, me murmure-t-il.
- Je t'aime.
Je l'ai dit une fois, avant de me rendre au siège des Erudits, mais il dormait, alors. Je ne sais pas pourquoi je ne lui ai jamais dit à un moment où il pouvait l'entendre. J'avais peut-être peur de lui confier une choses aussi personnelle que mon attachement. Ou de ne pas savoir ce que c'était que d'aimer quelqu'un. Maintenant, je crois que le plus effrayant est d'avoir failli ne pas le dire avant qu'il ne soit trop tard. Avant qu'il ne soit trop tard pour moi.
Je lui appartiens et il m'appartient, et c'est comme ça depuis le début.
(Chapitre Trente-Six)
- Alors, pour en venir au truc dont personne ne parle, lance-t-il en faisant un geste dans ma direction. Tu as failli mourir, tu as été sauvée par une meringue perverse, et on se prépare tous à livrer combat aux côtés des sans-faction.
- Une meringue? répète Christina.
- C'est de l'argot d'Audacieux, rigole Lynn. C'est censé être la pire des insultes, sauf que plus personne ne l'utilise.
- Tellement elle est injurieuse, justement, confirme Uriah avec un hochement de tête.
- Tellement elle est débile, oui. Aucun Audacieux doté d'un minimum d'intelligence n'aurait l'idée de l'employer. "Meringue". T'as quoi, douze ans?
- Et demi.
(Chapitre Trente-Sept)
J'ai le sentiment de découvrir Tobias enfin tel qu'il est réellement, et non plus juste par rapport à moi. Mais alors, qu'est-ce que je sais vraiment de lui, si je ne connaissais pas cette facette-là?
(Chapitre Trente-Sept)
Ma mère m'a dit que je devais avoir du courage. Mais se serait-elle sacrifiée aussi facilement si elle avait su que sa mort me rendrait tellement vulnérable à la peur?
(Chapitre Quarante Et Un)
- Insurgé, reprend-il. Nom commun. Quelqu'un qui agit en opposition à l'autorité en place, sans qu'on puisse nécessairement l'assimiler à un belligérant.
(Chapitre Quarante Et Un)
- Je crois... commencé-je.
Je dois m'interrompre pour prendre une inspiration. Je ne l'ai pas convaincu. J'ai échoué, et ma prochaine phrase est sans doute la dernière qu'ils me laisseront dire avant de m'arrêter.
- Je crois que c'est toi qui mens, dis-je d'une voix tremblante. Tu prétends que tu m'aimes, que tu me fais confiance, tu soutiens que je suis plus perspicace que la moyenne des gens, et à la seconde où cette confiance, cet amour sont mis à l'épreuve, tout ça part en fumée.
Je pleure, maintenant, mais je n'ai pas honte de ma voix pâteuse ni des larmes qui luisent sur mes joues.
- Alors Tobias, c'est toi qui devais mentir en me disant tout ça... C'est toi, parce que je ne peux pas croire que ce prétendu amour puisse être aussi fragile.
Je fais un pas pour ne plus laisser entre nous que quelques centimètres et pour que les autres ne puissent plus m'entendre.
- Je suis toujours celle qui aurait préféré mourir plutôt que te tuer, ajouté-je en repensant à la simulation d'attaque, et à son coeur qui battait sous ma main. Je suis exactement celle que tu crois. Et je sais que cette information va tout changer. Elle va changer tout ce qu'on a fait et tout ce qu'on s'apprête à faire.
(Chapitre Quarante-Six)
J'ai découvert que les gens sont constitués de multiples couches de secrets. On croit les connaître, les comprendre, mais leurs motivations nous restent toujours cachées, enfouies au fond de leur coeur. On ne peut jamais savoir qui ils sont vraiment. Mais on peut parfois décider de leur faire confiance.
(Chapitre Quarante-Six)
Lien vers ma chronique de ce livre.
J'ai dévoré la saga!!! lol :)
RépondreSupprimerJ'ai dévoré les deux premiers tomes l'un à la suite de l'autre, par contre j'ai un peu attendu avant de lire le troisième, j'avais peur d'être déçue par la fin, et en fait j'ai aussi adoré le 3!!
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